Trois frères (Ebles, Peire, Gui) et leur cousin (Elias) créent dans les années 1190 un groupe qui rappelle furieusement dans son concept "Les 4 de Liverpool" (The Beatles). Cela se passe en Haute-Corrèze entre Merlines et Moustier-Ventadour.
Leur généalogie nous révèle que leur grand-père paternel est Ebles III de Ventadour (1117 - 1170) et leur grand-mère paternelle, sa seconde épouse, Adélaïs de Montpellier (entre 1129 et 1134 - ?).
Elias, au prénom hébraïque, est le quatrième enfant du premier fils d'Ebles III de Ventadour, Archambaud dit Ebles IV de Ventadour (1152 - 1221),
et de Sybille de Châtellerault (1150 - 1182). Il nait en 1177. Sa mère mourra prématurément probablement des suites de l'accouchement de son septième enfant. Il a trois frères et trois soeurs.
Plus tard il habitera le château de Charlus-le-Pailloux, précédemment occupé par sa tante Matabrune de Ventadour (1148 - 1196), près de Saint-Exupéry-les-Roches (Corrèze) où il mène une vie sans excès. D'ailleurs le troubadour Gaucelm Faidit d'Uzerche, qui le connaît bien, se moque de lui pour ses attitudes pingres. Les répliques cinglantes d'Elias ne se font jamais attendre et doivent sûrement concerner la vie débauchée de Gaucelm.
Ebles (1174 - 1235), Peire (1175 - 1223) et Gui (1177 - 1224) sont trois des quatre enfants du deuxième fils d'Ebles III de Ventadour, Guillaume d'Ussel (1154 - ?),
et de Jeanne (nom inconnu). Ils passent leur jeunesse au château de la Garde Guillotin près de Merlines. Gui, le plus jeune, s'affirmera par la suite comme le plus talentueux des trois. Son coeur s'enflamme pour les belles nobles de sa région malgré son statut de chanoine de Brioude et Montferrand. Ainsi Marguerite d'Aubusson, Marie de Ventadour (1181 - ?) sa cousine, la comtesse de Montferrand (c'est-à-dire Guillemette de Comborn née en 1155 et décédée le 2 mai 1199, donc une femme bien plus vieille que lui mais très avant-gardiste dans sa façon de penser) et Gidas de Mondas, nièce de Guilhem VIII de Montpellier (1157 - 1202), ont eu les honneurs de ses poèmes. Jusqu'au jour où Peire de Castelnau (1168 - assassiné le 15 janvier 1208), légat du pape Innocent III, lui demanda de renoncer à cette occupation musicale inconvenante pour un chanoine.
Huit chansons , trois pastourelles et neuf tensons de Gui ont résisté au temps.
Le côté rebelle, vindicatif, de leur cousin Elias (1177 - 1237) rappelle la personnalité de John Lennon. Même le prénom hébraïque Elias les rapproche encore.
Peire compose les mélodies quand les autres ont mis au point leur texte. Un exercice périlleux parce qu’il est beaucoup plus facile d’écrire un texte sur une musique que l’inverse. À ce jour 26 de leurs œuvres ont été retrouvées.
Quelque peu dépités par le talent de leurs prédécesseurs et notamment celui de Bernard de Ventadour, ils se mettent en tête de parcourir le monde. Un projet qui fondit comme neige au soleil. Gui d'Ussel passa la majorité de sa vie en Limousin et en Auvergne.
Ebles plus tard se fera critiquer par le troubadour Peire d’Auvergne (1158 – 1222) pour sa concupiscence. Il faut dire que ce Peire d’Auvergne avait déjà critiqué les origines modestes de Bernard de Ventadour, sûrement à tort comme nous venons de le voir plus haut.
Tous vivent dans l’environnement du château du Bazaneix et peut-être même qu'Ebles en est propriétaire.
Leurs noms figurent dans une copie de 1766 du cartulaire de l’abbaye de Bonnaigue (appelée sur la carte de Cassini « La Bonnaygue »).
Une chose est sûre, le 30 mars 1225 Gui et Peire n’étaient plus de ce monde puisque leur frère Ebles fait transporter leurs dépouilles ainsi que celles de ses parents et de son fils Ebles du cimetière au cloître de Bonnaigue.
En août 1233 Ebles et Elias sont toujours en vie. |